Les lycéens sont à nouveau descendus dans la rue lundi contre la réforme du lycée, notamment dans une large moitié Ouest de la France, restant mobilisés malgré l'annonce du report de la réforme annoncé lundi matin par le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos.
Environ 2.000 lycéens selon la police ont manifesté dans les rues de Nantes, soit plus que la semaine dernière où les manifestations avaient réuni jusqu'à 1.500 jeunes.
"Ce que l'on a entendu ce matin ne nous satisfait pas, on ne veut pas d'un report, mais d'une annulation. On repousse les choses pour tuer le mouvement lycéen", a estimé Réda, lycéen.
A Rennes, ils étaient environ 1.500 lycéens, selon une source policière. Des cortèges ont eu lieu aussi à Vannes et à Auray (Morbihan), où 600 manifestants ont été dénombrés par la police.
A Lille, on comptait quelques centaines de manifestants. Des incidents ont éclaté en marge d'un rassemblement lundi matin devant un établissement: des jeunes "extérieurs au lycée", selon la police, ont notamment détruit un abribus et incendié des poubelles et une voiture. Quelques jeunes ont été interpellés par la police avant la dispersion du groupe en fin de matinée.
Les manifestants étaient encore 750 à Lens ou encore 300 à Calais.
A Brest où une centaine de lycéens se sont rassemblés, aucun incident n'a été signalé.
A Bordeaux, le mouvement semblait marquer le pas par rapport à la semaine dernière, selon la police qui a comptabilisé 700 à 800 manifestants.
Des manifestations ont réuni 650 lycéens à Arles, 600 lycéens à Agen et à Pau, 400 à 500 à Aix-en-Provence, entre 350 et 400-500 à Angoulême, 200 à Villeneuve-sur-Lot, une centaine à Nérac.
Dans l'Hérault, plusieurs cortèges ont défilé à Montpellier, Lunel, Sète et Pézenas.
A noter également deux rassemblements dans le Val-de-Marne: un rassemblement d'une bonne centaine de lycéens (police) au Kremlin-Bicêtre et une centaine aussi à Ivry-sur-Seine.
Par ailleurs, la plupart des lycées du département de l'Hérault ont été bloqués ou ont fait l'objet de tentatives de blocage, selon l'Inspection académique.
Entre 20 et 25% des 100 lycées de l'académie de Rennes étaient touchés par le mouvement, selon le rectorat. A Nantes, une vingtaine de lycées étaient perturbés, selon la police. Ils étaient 34 sur 70 établissements en Basse-Normandie (rectorat).
En Aquitaine, 18 lycées étaient bloqués dans la matinée et 24 barrages filtrants organisés.
Dans l'académie d'Aix-Marseille, 11 lycées étaient complètement bloqués et trente lycées perturbés par des tentatives de blocage, des blocages filtrants ou partiels.
Dans le Nord/Pas-de-Calais, 11 lycées sur 100 étaient touchés par des blocages qui, selon le rectorat, "ont rapidement disparu à l'annonce du report de la réforme".
A Paris, une dizaine d'établissements ont été bloqués, dont 4 toute la journée (sur 71 au total), selon le rectorat.
Quatre lycées ont été bloqués par des élèves dans l'académie de Créteil et des barrages filtrants menés dans trois autres établissements, selon le rectorat. Après l'annonce du report de la réforme, tous les barrages ont été levés dans l'après-midi.
Xavier Darcos a décidé lundi en accord avec Nicolas Sarkozy de reporter d'un an la réforme du lycée, estimant qu'elle était "menacée par les attaques répétées des opposants à tout progrès du système éducatif" et souhaitant laisser "plus de temps" à la concertation.